Le 10 octobre 2008, de 18h à 20h, la boutique Taschen (Paris) organise une rencontre avec le photographe Roy Stuart, autour de sa nouvelle publication, Roy Stuart V.
En devenant industrialisée et codifiée, la pornographie se laisse enfermer au cours du 20ème siècle dans le double ghetto de la distribution, et de ses rites. L'érotisme jouit quant à lui d'une « meilleure presse », d'autant plus qu'il est souvent utilisé en littérature par de grands auteurs. Cependant, limité par la censure à une représentation restrictive de sexe, il est lui-même condamné à insipidité et à l'auto-mutilation. La preuve est faite, à la grande satisfaction des moralistes : la pornographie et l'érotisme sont devenus, et restent ennuyeux.
Cette thématique inspire un photographe comme Roy Stuart. Prenant avantage de la liberté relative de la société occidentale, il a étudié l'usage qui peut être fait de ce dilemme. Photographe et cinéaste, passant du l'image imprimée à l'image en mouvement, il cherche à échapper à la représentation classique du sexe. Mais, plus que toute autre chose, il a ce projet artistique : au-delà du voyeurisme, explorer le corps de la femme, ses attitudes, ses instincts, et ses rêves.
Dans son nouveau livre, le cinquième à ce jour, il transforme cette exploration en quelque chose de plus direct, proche d'un film. Les photos « racontent » des histoires courtes, des sortes de courts-métrages. Le sexe est plus explicite, tout en conservant quelques-unes des caractéristiques mystérieuses des images érotiques. Un DVD, livré avec le livre, contient plusieurs scènes à partir de laquelle les photos sont prises, avec des extraits de la série de DVD « Aperçu » et du long métrage de Stuart, The Lost Door. Quelque part entre le film classé X et de l'érotisme pur, entre le réalité trivial et rêve avorté, Roy Stuart cherche et trouve une troisième voie.
