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9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 14:48

À l'occasion de la sortie du livre UBÏQ: a Mental Odyssey, (une expérience littéraire et artistique inédite d'écriture à quatre mains entre l'artiste Mathieu Briand et l'écrivain Daniel Foucard) aux éditions DIS VOIR, une lecture performance est programmée le jeudi 9 octobre 2008 à 19h, à la librairie du Palais de Tokyo, en présence de deux auteurs.

Cet ouvrage, placé sous le haut patronage de Kubrick et de son 2001, Odyssée de l'espace, invite le lecteur au voyage, à toutes sortes de voyages, dans l'espace géographique, temporel, et psychologique. Plusieurs récits s'imbriquent, différents à l'origine par la forme (BD, poésie, dialogues, récit scientifique ou historique) comme par le fond (la fondation d'une colonie libertaire par le pirate Lenson, les expériences de la station spatiale Cécilia, les errances de protagonistes au fil d'une rave-party, les déboires spatiaux de héros de bande dessinée, etc.). Cependant, au fur et à mesure du récit, le lecteur s'imprègne des signes distillés dans le texte et assiste aux interrogations des auteurs, mêlant photographies, bandes dessinées de Juan Gimenez, et enluminures d'anciens contes pour enfants. Ici le détournement est utilisé pour définir une uchronie/utopie étrange où surnagent réminiscences et parallélismes.

Définis par la mention « DREAM » et « NOT DREAM », les récits jaillissent comme autant de balises rassurantes jusqu'à ce que le lecteur soit confronté aux impasses logiques, qui font voler en éclat tout concept de sécurité dans la réflexion. Le voyage, conçu comme un moyen de structurer un groupe, de fonder des codes sociaux hiérarchisés, peut ainsi déboucher sur le danger du dédoublement, de la perte d'identité dans le voyage espace/temps : l'ubiquïté implique la perte de contrôle sur les différents personnages dans les différents lieux. Ainsi les auteurs créent-ils un psychodrome/ psychodrhomme, espace de pensée symbolisé par le triangle, lui même premier symbole du volume spatial, mais également l'homme lui-même, vaisseau de la pensée et de la recherche initiatique.

Titre : « Ubïq : a mental odissey »
— Auteurs : Mathieu Briand et Daniel Foucard
— Editeur : Dis Voir (http://www.disvoir.com/)
— Format : 16,5 x 21,5 cm
— Illustrations : oui
— Langues : Français
— ISBN : 9782914563352
— Prix : 29 €


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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 14:06

Pour son dix-septième numéro (été 2008), Area Revue)s( s'intéresse aux relations existant entre l'art et le jeu, un terme - qui nous le constaterons - se révèle polysémique. Comme à son accoutumée, la publication prend la forme d'un véritable dossier, regroupant des interviews, des œuvres...

En introduction, Jean-Marie Lhote, auteur d'Histoire des jeux de société, dresse une taxinomie des jeux, puis Claire Margat décrit l'esquise sensation de penser que l'on va tuer tout ce qui bouge dans les fêtes foraines... Jeux de massacre, grand jeu qui ne se joue qu'une seule fois.

Dans un entretien avec Alain Pusel, Jean-Philippe Tonnas se penche sur les quatre R - Roger Vaillant, René Daumal, Roger Gilbert-Lecomte et Robert Meyrat - qui fondèrent, en 1928, la revue Le Grand Jeu...

Gilles Bouyère nous livre une approche sociologique du jeu : il nous explique que le jeu est frivole, et qu'il ne faut pas dépasser les bornes pour éviter le hors jeu. Comment cerner sa nature ? A-t-il une fonction de cartharsis sociale ? Où se situe la ligne de démarcation entre l'art et le jeu ?

De son côté, Marc Valleur, psychiatre et médecin en chef du Centre de soin des addictions de l'hôpital Marmottan, nous explique comment le jeu est devenu, dans nos sociétés régies par l'éthique de la consommation, le moyen de réenchanter le monde...

Plusieurs autres invités de renom participent à ce numéro : le chroniqueur Daniel Herrero, Denis Podalydès, l'auteur dramatique espagnol Fernando Arrabal, Milshtein, Yves Marek, Jean-Claude Eslin... Enfin, on appréciera également les œuvres de Gérard Collin-Thiébault, Henri Darger, Wim Delvoye, Daniel Dezeuze, César Domela, Robert Filiou, Dominique Fury, Anish Kapoor, Catherine Kelly, Bridget Riley, Space Invader, Rosemarie Trockel, Dimitri Xenakis...

 
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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 16:24

Penser le post-humain, à la frontière des conventions humaines traditionnelles, revient à jouer à l'équilibriste sur un fil coupant. En confrontant leurs visions lors d'une rencontre à Paris le 23 juillet 2007, l'artiste brésilien Eduardo Kac et de la philosophe américaine Avita Ronell transcendent cette difficulté.

Conjuguant photos, citations, et textes méditatifs, Life extreme, guide illustré des nouvelles formes de vie est plus qu'instructif : il laisse la part belle à la réflexion, à la création d'une nouvelle conception du monde. Tel un livre d'aphorisme, il se laisse feuilleter facilement et permet au lecteur de puiser des réflexions claires, nécessaires, sur l'évolution de l'humanité. Citant des maîtres de la littérature (Novalis, Montaigne, Mary Shelley), du cinéma (Hitchcock), ainsi que de l'art vidéo (Nam June Paik), les auteurs remontent le cours de l'humanité et ouvrent des chemins de réflexion.

Une typographie aérée, mutante, accompagne des photographies étranges, parfois dérangeantes. Celles-ci sont explicitées à la fin du volume par une ensemble de textes nommés « biographies ». Car c'est bien de la vie dont il est question ici, de la vie extrême, aux confins de l'entendement humain. Que ce soit la brebis Dolly, (premier mouton clôné), les croisements génétiques entre dauphin et épaulard, ou la création de pastèques carrées, chaque forme de vie est célébrée et interrogée via sa genèse, son influence, son implication. Végétal, animal et humain s'entrecroisent, et tout ce qui était du domaine de l'impossible devient concret: une rose bleue, un chat hypoallergénique, un lapin fluorescent.

En faisant appel tout à la fois à la rigueur de la pensée et au fantasme de l'imaginaire, les auteurs entrent dans une démarche intellectuelle novatrice et salutaire. À ce propos, Avita Ronell déclare: « Cette résistance ou cette impossibilité à admettre qu’il y a des parties radicalement hétérogènes qui ne peuvent pas être réunies ou coïncider avec leur concept nous oblige à repenser l’histoire et le concept même de l’humain, ou bien à devenir schizophrène pour l’assimiler. »


Titre : « Life extreme, guide illustré des nouvelles formes de vie »
— Auteurs : Eduardo Kac et Avita Ronell.
— Editeur : Dis Voir (
http://www.disvoir.com/)
— Format : 16,5 x 21,5 cm
— Illustrations : oui
— Langues : Français
— ISBN :
9782914563338
— Prix : 29 €


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12 juin 2008 4 12 /06 /juin /2008 10:43

Les éditions Dilecta publient une étonnante « pochette d'artiste » de Charles Dreyfus, un Etre à part, un membre de Fluxus devenu très Temps/danse grâce à ses saisissants jeux de mots.

Dans le fascicule « Hommage à Charles Dreyfus », on découvre un entretien accordé à Antigone Mouchtouris, puis des textes d'admirateurs artistes. On se délecte à la lecture de ses passionnantes rencontres, de son rapport intime à l'art, et on parvient à (mieux) saisir la portée de son art sur l'objet et les mots. « Je joue et me joue des concepts. Je suis le jouet des concepts ».

L'artiste s'accorde des libertés.... Sa démarche est foisonnante, simple d'accès et pourtant riche de relectures. Ses amis la savourent comme en témoignent de nombreuses marques d'affection délicates. Paul-Armand Gette considère Charles comme un faiseurs de merveilles, François Janicot comme un « acrobate du langage ».... Le recueil devient émouvant et prend même des libertés avec la typographie pour mieux nous imprégner du merveilleux esprit Fluxus.

Autre élément de cette mallette aux trésors, « Paraître à », un petit album photographique de trente-deux œuvres de l'artiste, présenté selon un élégant format à l'italienne. Des ready-made – la plupart du temps de vieux objets, ayant en moyenne de 100 à 200 ans – sont marqués, frappés de jeux de mots burlesques. « La nuit des temps » est brodé au fil bleu sur une toile à matelas, « Je me démens ma folie » est gravé sur un entonoir en laiton... On s'amuse à découvrir les doubles et parfois triples significations, jouant sur l'inversion, la phonétique, la synonymie des mots... Parfois on y parvient, parfois cela reste vain...

On se laisse également guidé à travers « L'Abécédaire de Don Quichotte », un voyage poétique entre Fluxus et Cervantès. Charles Dreyfus fantasme un dialogue rêvé entre Don Quichotte et une foule de spectateurs, au fil d'un abécédaire. Rapprochements incongrus, poésie inattendue naissent de la confrontation entre les propositions inspirées par chaque lettre, entrecoupées de didascalies à valeur dramatique.

Enfin, on parcourt du regard une affiche constellée d'épigrammes, d'aphorismes et de jeux de mots, où lettres et mots s'en donnent à cœur joie. On s'ermerveille devant l'art de Charles Dreyfus, aux savoureux jeux typographiques, aux tailles des lettres.


— Titre : Être à part (à Paraître)
— Auteur: Charles Dreyfus
— Editeur : Dilecta (http://www.editions-dilecta.com/)
— Sortie : mai 2008
— Format : 15 x 20,5 cm
— Illustrations : oui
— Langues : Français
— ISBN : 978-2-916275-33-8
— Prix : 25 €

Aujourd'hui de 19h à 21h à la librairie du Palais de Tokyo : Signature en présence de l'artiste Charles Dreyfus à l'occasion de la parution de son ouvrage Être à part (A paraître), aux éditions Delicta.


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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 11:59

Publiée par l'association MCD (Musiques & Cultures Digitales), la seconde édition du Guide des festivals numériques recense géographiquement près de 250 festivals estampillés « musiques, art, multimédia », organisés de mai 2008 à avril 2009. Ce prolongement de la revue bimestrielle MCD – qui depuis cinq ans, décrypte les grandes tendances de la création numérique – s'adresse tout autant aux professionnels (artistes, programmateurs, collectivités…), qu'aux amateurs et festivaliers.

En moins de deux cents pages, cette publication, à la fois colorée et bien maquettée, se révéle fort agréable à parcourir, tout en fourmillant d'informations pratiques. Chaque notice est structurée de manière méthodique : quelques informations contextuelles (dates, lieux...) précèdent systématiquement un court descriptif fournissant une idée de la programmation, ainsi que des mentions utiles pour ceux qui souhaiteraient en apprendre plus sur le Net (url du site web, contact email...).

En parcourant les pages « Île-de-France », le lecteur consulte des fiches sur le Cube festival d'Issy-les-Moulineaux, les Bains Numériques d'Enghien-les-Bains, les Rencontres internationales Paris-Berlin... Et, un peu plus loin, dans les pages traitant des événements en province, il en apprend plus sur les Nuits Sonores de Lyon, l'exposition Panorama de Tourcoing, les Tombées de la Nuit de Rennes, les Instants vidéo de Marseille, les Siestes Electroniques de Toulouse...

Ponctué d'interviews de fondateurs et de directeurs artistiques représentatifs de cette nouvelle génération de festivals, le guide témoigne de la vitalité de la création numérique en France. Impression renforcée par la présence, pour chaque région, d'un focus sur les actions menées par un acteur du multimédia : la maison populaire de Montreuil, la Laiterie de Strasbourg, [Ars] Numerica / centre européen pour les Arts Numériques de Montbéliard, l'association Ping à Nantes, etc.

Enfin pour compléter cet ouvrage déjà très riche, les auteurs soulignent également quelques initiatives nationales peu médiatisées - comme le réseau des festivals, le Qwartz electronic Music Award, le dispositif DICREAM du CNC... – et présentent une large sélection d'événements tenus à l'étranger : des « incontournables » de la scène numérique européenne  (Optronica à Londres, TDK Time Wrap à Mannheim, Allemagne, Transnumériques de Belgique, Festival de Sziget en Hongrie...), mais également mondiale (Elektra au Canada, Bogotrax en Colombie, Movement aux Etats-Unis...).


— Titre : Le Guide des Festivals numériques 2008-2009
— Directrice de rédaction : Anne-Cécile Worms
— Editeur : mcd (http://www.digitalmcd.com/)
— Sortie : 12 mai 2008
— Format : 14,5 X 21 cm
— Illustrations : oui
— Pages : 195
— Langues : Français
— ISBN : 978-2-9529872-1-9
— Prix : 12 €

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